mardi 1 juillet 2008

Visite de l'Huilerie de Tahiti

C’était le 22 mai dernier. Monsieur Gérard RAOULT, directeur de l’Huilerie de Tahiti, a bien voulu recevoir quelques étudiants de la licence CAMI intéressés par la filière du coprah.


Nous apprenons que la Polynésie française produit chaque année environ 10 000 tonnes de coprah, ce qui représente 0,17% de la production mondiale, autant dire, une goutte d’eau dans l’océan.
Sur ces 10 000 tonnes de coprah, on parvient à extraire à chaud 6 200 tonnes d’huile, soit un rendement de 62%. (Pour comparer, les rendements obtenus par pression à froid sont de l’ordre de 30%, comme c’est le cas aux îles Tuvalu).
La majorité de la production est destinée au marché européen pour la fabrication de margarines, biscuits… Le reste (5%), soit environ 300 à 340 tonnes, est destinée à la production d’huile raffinée pour la fabrication du monoï essentiellement.
Le pourcentage de déchets est inférieur à 1%. Une bonne partie (3 000 tonnes) est valorisée sous forme de tourteau de coprah et vendue comme aliment pour les animaux.

Les producteurs de coprah acheminent leur production sur Papeete via un mandataire chargé de contrôler la qualité. La rémunération de ce dernier est fonction du résultat de la pesée. Il a fallu 10 longues années pour la mise en place du réseau de collecte, l’éloignement des îles ne facilitant guère les choses !!



La filière du coprah assure un revenu pour 4 000 familles. Cette activité est subventionnée par le Territoire afin de fixer les populations dans les îles. C’est ainsi que le prix du coprah de première qualité est fixé à 110F le kilo (il est de 120F à l’heure actuelle). Sur le marché mondial, la tonne de coprah se négocie aux alentours de 600 $ US, soit environ 50F le kilo. Le Territoire prend en charge la différence entre le prix d’achat aux producteurs et le prix de vente à l’huilerie. Si le prix de vente augmente, la subvention du Territoire diminue. La tonne d’huile alimentaire se négocie, elle, aux alentours de 1 500 $ US. L’huile raffinée est vendue sur le marché local à 230F le kilo.

À l’heure actuelle de la montée des prix du carburant, on ne saurait se demander si l’huile de coprah pourrait remplacer un jour le diesel dans nos voitures. Pour que l’huile de coprah se consume, il faut une température de 80°C : impossible si on n'utilisait que de l’huile de coprah dans le moteur… à moins de révolutionner la machine… Par contre, un mélange diesel/coprah fonctionnerait très bien. Le hic : le prix de l’huile d’une part et la quantité à fournir d’autre part !!! Il faudrait produire 60 fois plus que ce que l’on produit actuellement pour subvenir à nos besoins en carburant !!! Ceci dit, une des chaudières de l’huilerie fonctionne à 100% à l’huile de coprah. Cela représente 75% de leur consommation en carburant !!! Pas mal non ?

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